jeudi 5 avril 2012

Critique : Sur la piste du Marsupilami


3,5/5

Alain Chabat est une figure du cinéma français. Il a son propre genre, son propre humour. Il a aussi ses admirateurs et des détracteurs. Les premiers élèveront le film "Sur la piste du Marsupilami" comme un saint graal, un symbole de sa patte si particulière, les derniers y trouveront un scénario interessant sans pour autant totalement accroché. 
C'est ça le Marsupilami. Un mélange de bon, et de moins bon, qui en fait un film moyen.


Le duo Chabat-Debbouze, cela s'annonçait plus qu'alléchant. A peine des souvenirs d'Asterix et Obelix Mission Cléopatre nous trotte en tête, que le film démarre sur les déboires de Pablito, campé par Jamel, jeune palombien en quête de flouze pour rembourser ses dettes, et qui escroque des touristes dans l'attente d'un plus gros pigeon, Dan Geraldo.
Journaliste déchu à la recherche d'un nouveau scoop, il est envoyé bien malgré lui en Palombie pour y faire un interview d'un chef Paya. Au lieu de ça, les deux compères se retrouvent au coeur une antique prophétie selon laquelle deux héros devront faire preuve de courage et sauveront le marsupilami des gants de "l'homme aux deux visages", afin d'éviter la fin du monde et l'irruption d'un volcan.

Tout un programme donc, finalement bien en adéquation avec la légende du Marsu : extraordinaire.

Sautons quelques étapes pour passer directement à la conclusion :
Si Chabat avait su modérer son coup de pinceau, et notamment les références à ses précédents films, ce film humoristique français serait un chef d'oeuvre. Mais à force de barbouiller et de rajouter des couches et des couches pour faire du "Grand Chabat", Alain a fait du "trop chabat". Son humour si particulier décrédibilise un film pourtant magnifiquement bien parti. Certaines scènes sont presque incompréhensibles tant elle nous emmène dans un trip humoristique à la limite du navrant (Wilson Lambert en Céline Dion, ou la présentation vidéo de la légende paya).

Cela me donne maintenant l'occasion de revenir sur un casting plus qu'intéressant au premier abord, mais dont le film n'aura pas su profiter au maximum.
Géraldine Nakache (alias Pétunia) est ultra présente au début du film puis disparait pendant une heure, Wilson Lambert est quant à lui, bien dans son rôle...jusqu'au "dérapage Céline".
Le rôle de Fred Testot est particulier. C'est celui de Hermoso, un vieux botaniste en quête de la fleur ultime qui lui redonnera sa jeunesse. Bien qu'il soit crédible en papi handicapé par l'artrose, Fred est rattrapé par son côté "fofolle" qui donne à son personnage jeune, une image décalée et finalement décevante. Un homme plus charismatique, plus masculin et sachant conserver une voix plus portée dans les graves que les aiguës aurait été plus apprécié.

Malgré tout, ensemble, Jamel et Alain sont magiques. Les scènes cocasses et les dialogues décalés s'enchaînent parfaitement au rythme des rires du public de la salle : Jamel devenant intime avec un chihuahua, Chabat se faisant taser par Timsit (en passant, acteur fini et qui vient de le prouver avec ce rôle totalement inutile), Pablitot assistant à une scène de ménage marsupilamienne...


Ce magnifique Marsu d'ailleurs. Tout en image de synthèse, le rendu de l'animal et de ses mouvements est bluffant. Au point de presque vouloir demander la 3D, histoire d'en avoir un peu plus, d'y croire un peu plus, à cette mignonne boule de poil avec sa queue interminable (pas d'interprétations tordues, merci).

Finalement, le film déclenche bien les rires de la salle, en abordant de façon correcte le mythe du Marsupilami. La patte Chabat, un peu trop présente à mon goût, dérangera les moins habitués à son humour. Pour les autres, admirateurs de l'humour à la "Astérix et Obelix" & "RRRrrrr !!! "ou même des "Nuls", Sur la piste du Marsupilami ne sera que du bonheur. Certains personnages sont inutiles et ne font bien qu'en nom sur l'affiche. Heureusement, un magnifique marsu, suppléé par un scénario bien léché permettent à ce film de sortir un peu du lot, et finalement, d'en faire un bon film d'humour français, sans pour autant qu'il soit exceptionnel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire