samedi 12 novembre 2011

Intouchables - Critique


5/5
Il y a des films qui passent sous vos yeux et s’évanouissent quelques minutes après. Il y en a d’autres qui vous bouleversent et qui laissent, quoi qu’il arrive, une petite trace au fond de vous. Intouchables fait partie de cette seconde catégorie.


Il est bien difficile de mettre des mots sur un tel chef d’œuvre cinématographique, et nombreuses ont été les minutes à farfouiller dans mon esprit avant qu’enfin quelques lignes atterrissent sur cette page. Il faut dire que plusieurs dizaines de minutes se sont écoulées depuis la sortie de la salle de cinéma, mais que je ne suis pas encore totalement détaché de l'émotion que j'y ai vécu.
Essayer de faire une critique d’Intouchables, c’est un peu comme essayer d’expliquer avec des mots le génie de Beethoven, le coup de pinceau de Picasso ou le style de la plume de Baudelaire.



Sans aucune prétention, ce petit bijou s’est glissé dans nos salles de cinéma depuis le 2 Novembre pour y raconter le rapprochement improbable d’un homme tétraplégique (Phillipe, joué par François Cluzet) et d’un jeune black de banlieue (Driss, joué par Omar Sy).
Suite à un entretien d’embauche qu’il pensait perdu d’avance, Driss se retrouve avec pour mission d’aider au quotidien le richissime handicapé. Un poste ô combien difficile à tenir et que beaucoup d'autres ont rapidement abandonné.
S’improvise alors une relation drôle et humaine, dénudée de tout cliché qui pourrait faire vaciller l’histoire dans le mélodramatique trop souvent vu et connu du clivage "riche-banlieue".

Mais puisqu’elle est inspirée de faits réels, cette relation s’impose. Elle est naturelle, simple et en même temps profonde. Elle embarque chaque spectateur avec elle dans sa recherche constante de ce qui nous rassemble tous, peu importe notre couleur de peau, notre race ou notre religion : l’humanité.

Très souvent ponctué d’humour, avec un excellent Omar Sy dont le rire communicatif entrevu dans son S.A.V. des émissions ne laissent personne indifférent, ce film est un concentré d’émotions et de saveurs, où tout s’enchaîne si naturellement que l’heure trois-quarts que vous passer au fond du fauteuil passe en un éclair. Même la bande originale s'accord parfaitement avec l'image, même si on aurait apprécier un peu plus de diversité.

Goûter à Intouchables, c’est goûter au naturel, à la légèreté. C’est aussi retrouver le charme du cinéma français, quitte à faire de l’ombre au box-office à son compatriote The Artist . C’est aussi se réconcilier avec un humour français trop souvent potache qu’offre des navets tel que « Camping ».


Réalisé par Eric Toledano & Olivier Nakache, Intouchables nous redonne le sourire et termine avec un finish dramatique, certes attendu, mais dont personne ne se plaindra.
Finalement, le générique se pose comme un rideau final sur une pièce de théâtre magnifiquement jouée, et dont la morale aura même de l’écho jusqu’aux bénéfices du film, puisqu’on apprend qu’une partie de ces bénéfices seront reversés à une association pour les personnes handicapées.

Chacun en tire la leçon qu’il veut.  Des leçons toutes simples mais qui sont si dures à retenir : celle qu’il faut profiter de la vie à chaque instant, celle qu’il existe en chacun des points communs avec tous les autres, celle qu’en tendant la main, on pourrait tout changer.

Celle qu’il faut ne pas passer à côté d’Intouchables, tant on en ressort transcendé.

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