L’émergence d’Internet, des sites de streaming
et de téléchargements plus ou moins légaux, des sites de replay des grandes
chaînes et des services de vidéo à la demande (VOD) remettent en cause l’intérêt
même de la télévision et de ses programmes. L’ère de la TV touche-t-elle à sa
fin ?
Il est bien difficile de ne pas le remarquer.
Aujourd’hui, la télévision est peu à peu délaissée au profit des écrans
d’ordinateurs.
Cette
situation est à mettre en relation directe avec l’époque dans laquelle nous
vivons : Celle de l’individualité, celle du « tout & tout de
suite », de la personnalisation à outrance et de la surconsommation de
produits.
Ces
aspects, la télévision ne les offre pas tous. Le net, si.
L’accès
au contenu et à l’information vous correspond, car c’est vous qui êtes aller le
chercher. L’information ne vient pas bêtement à vous, c’est vous qui décidez,
qui l’avait choisi.
Attention
à l’attention.
Malgré
tout, on peut y trouver un premier revers de médaille : l’attention portée
à ce que vous voyez et aux informations importantes que vous ne jugez pas
intéressantes. Naviguer avec une telle rapidité dans cette immensité
multicolore qu’est Internet oblige votre cerveau à emmagasiner, puis rejeter
presque aussitôt une multitude d’informations, pour ne pas risquer la
surchauffe. Beaucoup de choses importantes passent donc à la trappe, même si
elles pouvaient être très intéressantes pour vous.
Le
consommateur s’enferme dans sa bulle et interdit à toute information annexe de
la pénétrer, même si cette information aurait pu être intéressante.
Malheureusement, la télévision produit les mêmes effets sur l'attention et la consommation, dans des proportions différentes.En
effet, le programme d’une chaîne de TV n’est pas personnalisé, individualisé
comme l’est le surf sur Internet, et propose à chacun le même contenu, peu
importe ses goûts, sa volonté, sa personnalité. Certains y verront de la
standardisation de consommation, un abrutissement de masse, d’autre une
opportunité de découvrir de nouvelles choses sans s’enfermer sur soi.
La télévision ne correspond-t-elle plus aux attentes des
consommateurs ?
En fait, la télévision s’adapte. Elle est devenu notamment
une interface pour accéder au contenu numérique disponible sur Internet à
travers les offres des fournisseurs d’accès, et ne sont plus fournisseur de
contenu à part entière. Il est alors possible d’accéder à un site Internet
directement depuis sa « Box », branchée à sa télévision. La TV prend
donc la forme de son concurrent pour ne pas se retrouver à la rue. Comme sur un
ordinateur, il est désormais possible de choisir précisément les programmes que
l’on souhaite regarder (VOD), de jouer à un jeu ou de consulter ses mails
depuis l’écran de TV, confortablement enfoncé dans le moelleux de son canapé.
Couch Potatoes
Car s’il y a bien un aspect que les consommateurs ne veulent
pas perdre, c’est bien le confort associé au visionnage de la télévision.
La télévision suppose ainsi un intermédiaire supplémentaire
pour son visionnage : Le canapé ou fauteuil. Cet intermédiaire offrant un
niveau de confort supérieur à celui proposé le plus souvent par un ordinateur,
la télévision conserve(ra) son avantage sur ce point. Posez-vous simplement
cette question : Préférez-vous regarder un film sur votre TV, bien calé au
fond de votre fauteuil ou assis sur une
chaise à votre bureau devant un écran d’ordinateur ?
Mais encore une fois, il y a un envers à cette médaille.
C’est l’effet « Couch Potato ». Concrètement, ce terme anglais désigne « une personne qui passe beaucoup de temps assise sur son divan (couch), à regarder la télé. La pomme de
terre (potato) est une allusion
à la vie végétative du sujet, son inactivité pendant le visionnage. »
Enfin, il y a
l’illusion d’une activité de groupe. Il est plus commun de retrouver plusieurs
personnes visionnant la télévision que de retrouver un groupe de personne
autour d’un écran d’ordinateur. L’ordinateur est individuel, personnel, mono
quand la télévision permet de rassembler toute une famille ou une bande d’ami
autour d’une même activité.
J’ai dit
« Illusion » et je maintiens. Cette idée d’activité de groupe
fédératrice est en faite fausse. Les individus ne sont pas plus connectés
ensemble devant une télévision que seul devant un écran d’ordi. Au contraire.
Il suffit de regarder à quel point la télévision a remplacé les conversations
lors des repas, ou les jeux de société en soirée pour comprendre qu’elle nous
prive de toute interaction avec autrui. Elle suppose en effet une totale
attention/dévotion à elle, qui empêche alors tout échange direct. Même entouré
d’un groupe de personnes, la TV implique un rapport unilatéral entre elle et
vous. Elle vous individualise dans la masse.
Dans ce contexte, les chaînes de télévision peuvent-elles
survivre ?
C’est toute la question et la difficulté des directeurs de
programmes. Il faut également s’adapter pour ne pas perdre des téléspectateurs
tentés par une consommation personnalisée de programmes.
Pour se faire, les chaînes se doivent d’être inventives et
d’écouter les besoins des consommateurs.
Nous avons donc pu noter une augmentation, notamment grâce à
la naissance de la Télévision Numérique Terrestre (TNT), du nombre de chaîne
généralistes et spécialisées, permettant ainsi de laisser le téléspectateur
libre d’accéder à un certain genre de programmes qui lui plaisent (ex :
reportages animaliers sur France 5 ; Musique et programme Teenage sur NRJ
12…)
De plus, les chaînes privilégient les programmes fidélisant:
Les séries, les télé-réalités, les jeux-télévisés et autre shows qui
nécessitent la présence régulière du téléspectateur.
Même France Télévisions s’y est mis : Récemment, la
télé-réalité a fait son apparition sur France 2 & 3, tout en gardant la
sobriété inhérente à France Télévisions avec : « Une semaine sans les femmes »
Enfin, pour éviter d’être mise au placard, la télévision
investit massivement dans les offres et technologies qui, pour l’instant, lui
sont propres : La très haute définition avec le Blu-ray et le home-cinéma
ou encore la naissance des premières télévisions extraplates et/ou 3D, dans le
but de toujours offrir plus de qualité et de confort qu’un visionnage sur un
écran d’ordinateur.
Alors, la télévision est-elle morte ?
Oui et non.
Oui, dans sa forme la plus primitive : La télévision
comme on la connaissait il y a dix ans, avec seulement quelques chaînes et une
interaction limitée, n’est plus. Elle a été supplée par l’ordinateur et
Internet, qui offrent à eux deux une palette de choix et de contenus beaucoup
plus intéressantes et beaucoup plus adaptés au public et aux mœurs actuelles.
Non, car elle offre encore un niveau de confort, de qualité
supérieurs et conserve dans l’opinion une image fédératrice. De plus, elle
s’adapte constamment à l’évolution des sociétés et des mœurs, aux contenus demandés
et aux phénomènes de consommations. Elle tire le maximum de ses atouts
technologiques pour rester sur le marché.
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